Fraîchement débarqué à Bali, je retrouve cette île indonésienne bien connue que j’avais découverte succinctement il y a deux ans, en passant quelques jours à Ubud, souvent appelée capitale culturelle de l’île, et Sanur pour un transit d’une nuit avant de rejoindre les îles Gili.

En sortant de l’aéroport, des chauffeurs m’escortent (comprendre « me harcèlent »), et me proposent des tarifs prohibitifs pour rejoindre Ubud depuis l’aéroport. Je décide de commander un Uber, car je ne cautionne pas ces pratiques.

Mais l’un de ces chauffeurs me poursuit jusqu’à la sortie de l’aéroport et m’explique qu’Uber est illégal ici, que la police (ou l’armée) interdit les chauffeurs de pénétrer l’aéroport. Le plus calmement du monde, je lui demande de me laisser tranquille, et de justifier une différence de tarif qui va du simple au triple. J’expérimenterai pire encore à Seminyak, véritable piège à touristes. Au final je paierai via Uber 150.000 INR (environ 10€) contre 400.000 via un taxi officiel.

A Ubud, j’ai réservé un lit dans un hostel pour quelques nuits, le Nani House 2, très bien localisé. Les rues me sont familières, et je suis à nouveau émerveillé par les belles boutiques, restaurants et hôtels qui se suivent dans les deux rues principales.


Aspects désagréables en revanche : le trafic est dense, encore plus qu’il y a deux ans, et derrière le vernis impeccable de ces nombreuses échoppes, on a comme l’impression de ne pas être vraiment en Indonésie, malgré les nombreux temples et traditions encore bien visibles et audibles ici (la fameuse musique balinaise !)

Je me rappelle a posteriori ce que disait Dessy, une indonésienne rencontrée plus tard : « Bali, c’est en Australie, pas en Indonésie ».

Je dois avouer tout de même que cela a du bon de retrouver ce monde occidental après quelques mois en vadrouille. Pour ma première soirée en solitaire à Bali, j’opte pour un restaurant assez classique (warung), et prend mon dessert (margarita et churros) dans un bar mexicain.

Le lendemain, après avoir échangé quelques mots matinaux avec Isabel, nous convenons de nous retrouver à l’hostel pour un mini trek à 16h. En anticipation de futures courbatures, je me rends dans un spa à proximité pour me faire masser, le Putri Ubud Spa 2 :

Comme un docteur qui expose ses diplômes, ce spa aux nombreuses récompenses TripAdvisor ne peut être que bon, n’est-ce pas ?

Oui, je les ai tous sentis !

L’endroit est charmant, de l’entrée jusqu’aux salles de massage. Trêve de suspense, c’est mon Top 1 du séjour ! C’est parti pour 90 minutes de ce qui restera le meilleur massage reçu jusque là (massage balinais, aromathérapie senteur opium).

Sur le chemin du retour, j’ai le malheur de tomber sur cette boutique appelée « Drum Factory » … attiré par ce gros Hang Drum (à écouter ici) :

Plus de 15.000.000 INR (1000€), ça fait cher le craquage.

Et puis ce n’est pas particulièrement balinais, mais les sonorités zen sont raccords. Aussi je teste des « mini hang drum ». En gros cela se joue avec deux maillets, que l’on tape avec délicatesse sur les différentes « pales » de l’instrument, chacune faisant résonner une note différente d’une même gamme.


Je craque donc pour cet instrument orange dont la gamme mineure me séduit :

A 16 heures pétantes, je retrouve donc l’américaine Isabel, et l’australienne Katie, pour le « trek » qui part de la ville : le Campuhan Ridge Walk.

En marcheurs « expérimentés », nous nous convainquons qu’il s’agit d’une préparation sérieuse pour l’ascension du Mont Batur (1700m) que nous avons prévue la nuit suivante. 30 minutes aller, 30 minutes retour tout de même !

Où est Charlie ?

Le chemin nous mène vers des champs de riz magnifiques et des étangs dont la surface est parsemée de nénuphars. Le Karsa Kafe nous fait de l’œil, et sa carte « detox » nous tend les bras :

#trollmoment : Je suis avec deux filles à Bali et la discussion vire inévitablement sur le film « Pray, Eat, Love » (que je n’ai pas encore vu) … et je commande un Turmeric Jamu, dont la composition mérite d’être reprise ici (pour vous « donner l’eau à la bouche ») :

Un demi-verre par jour, et pas besoin de docteur autour (j’ai traduit la rime comme j’ai pu)

Sur le chemin du retour, dans un élan romantique, nous avons une pensée émue pour les palmiers solitaires, vite stoppée par des bruits suspects émanant des bosquets dans la pénombre. Étaient-ce des grenouilles, des serpents ou d’autres animaux de la jungle balinaise ? Nous ne le saurons jamais, mais notre palmier solitaire se souviendra sans doute des petits cris de terreur poussés dans la nuit.

I’m a poor lonesome palmtree

Où est le serpent ? (ou la grenouille peut-être ?)

Dîner ensuite dans un restaurant « lounge ». Un groupe de musique sympathique revisite des classiques avec des consonances pour le moins indonésiennes (on parle de l’accent). Le soir à Ubud, de la musique se fait entendre partout dans la rue en provenance des nombreux restaurants :


Le réveil a 1.45 du matin pique sévère, et c’est la tête à l’envers que nous montons dans la navette qui va nous conduire au pied du Mont Batur. Nous étions une quinzaine dans le minibus, nous voilà désormais bien 250 au pied de la montagne.

Lampe frontale, bouteille d’eau et petit déjeuner en boîte sont nos compagnons durant l’ascension qui va durer trois heures. Notre groupe est accompagné par 3 guides franchement sympathiques qui ont entre 18 et 20 ans, et qui font l’ascension plusieurs fois par semaine. La montée se fait relativement tranquillement, mais la fin du parcours s’avère plus glissante et pentue, et donc plus ardue.

Le soleil commence à marquer le ciel de sa présence imminente lorsque nous parvenons au sommet. L’œuf dur et le toast qui composent mon petit déjeuner ont un goût exquis et inédit, l’altitude et les efforts fournis jusque là ayant sans aucun doute altéré ma capacité de jugement.

 

Séquence selfie (et même Facebook Live pour Jamie !) à 1700 mètres d’altitude avec mes comparses d’ascension Isabel, Florentina et Jamie :

Mieux vaut se prémunir d’un bon pull en haut, car ça pèle à 6 heures du matin, Bali ou non !

Ça méritait bien un petit effort !

La descente est assez longue, et la chaleur nous fait bien transpirer. Mais les sueurs froides viendront de ces charmantes petites bestioles qui sont un peu partout au pied de la montagne :

 

Ça pionce lourdement sur le chemin du retour :

 

Puis, nouveau petit déjeuner de retour à l’hostel :

Notre hôte Tom dessine sur nos crêpes (et je suis soulagé de ne pas avoir droit aux petits coeurs, moi)

Après un repos léger, nous nous rendons dans un café dont j’ai malheureusement oublié le nom, mais qui dispose d’une vue assez classe :

L’occasion de déjeuner et de continuer nos expérimentations « hippies » :


Le café au turmeric ne fait pas vraiment l’unanimité :

Indice : le coupable est jaune

Avant un second massage à Ubud de mon côté, nous devons dire au revoir à Katie, qui a réservé un Airbnb dans un ashram à quelques kilomètres d’Ubud.

De retour à l’hostel, je retrouve Tom, l’un de ses tenanciers, qui joue des morceaux mélancoliques à la guitare en buvant de l’arak (alcool local à la composition floue)

Nous prenons la guitare et des shots d’arak à tour de rôle, et sommes rejoints par Isabel et Jamie, puis bien plus tardivement, par un groupe de 9 écossais à l’accent aussi fort qu’un piment Caroline Reaper (Wikipedia est votre ami). Tout cela donnera des morceaux chaloupés et une fin de soirée qui donne le sourire (ou sommeil) à tout le monde.

Si si, ça tourne à l’eau et au coca …

Tom a la pêche ce soir !

Le lendemain, Tom, notre hôte toujours, me fait l’honneur d’improviser une (fausse) petite prière accompagné du Hang Drum :


Puis toujours dans un esprit zen, Isabel et moi même décidons de reconstituer -le temps d’une après midi – le trio de la veille, en rejoignant Katie dans son ashram.

Parcourir les routes balinaises en scooter est un vrai bonheur, même si légèrement dangereux sur ces routes sinueuses et surtout peuplées de chauffeurs imprévisibles. A l’arrivée, toujours des champs de riz à perte de vue :


Surpris, nous participons alors à un cours de fabrication de Canang Sari, petite boîte végétale qui sert d’offrande et déposée chaque matin par les balinais dans la rue devant la maison, devant les magasins, sur les motos, afin de garantir prospérité et santé à la famille :

Isabel est manifestement très fière de son Canang Sari

Illustration sur un scooter vu à Ubud le lendemain

L’encens qui brûle et fume étant le mode de transport de ces offrandes vis à vis des dieux, il ne faut bien évidemment pas poser ses lourds sabots dessus. Ce qui n’est plus un problème lorsque l’encens a terminé de brûler, ce qui explique les nombreux Canang Sari piétinés partout dans Bali.

Le cours achevé, nous faisons tranquillement le tour du propriétaire, et effectivement, l’endroit est très zen. Jardins luxuriants, piscine isolée, et moustiques en conséquence. Bref, nous avons encore un cadeau pour Katie : une brioche sucrée au fromage râpé ! Mon dessert préféré, non pas pour son goût, mais pour la surprise qu’il provoque chez les goûteurs !

Nous finissons par assister au repas (végétarien) de Katie, qui a (presque) les larmes aux yeux lorsque nous évoquons notre repas du soir qui sera sans aucun doute composé de viande.

Et levons vite ce doute, c’était bien le cas :

Photo pour Katie

Rentré à l’hostel après de nouveaux adieux, nous terminons la journée par ce repas délicieux donc, et déjà l’heure de dire au revoir à Isabel …

Le lendemain, petit déjeuner sur la terrasse de ma chambre, avant de partir pour Kuta, que je ne connais pas encore !