Cet article fait partie d’une série de 5 articles relatant un voyage de 3 semaines en Argentine / Bolivie.

Jour 12

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Sucre se situe à 2700m d’altitude. Cela nous permet de passer des nuits plus sereines, et c’est presque frais que nous quittons la chambre.

Après un petit déjeuner franchement pas terrible à l’hôtel, nous nous dirigeons vers la Plaza 25 de Mayo, qui est la place centrale de la ville.

Un joli square occupe le centre de la place, et tout autour, de magnifiques bâtiments : des musées et des églises.

Les rues sont animées, et le balai des voitures incessant. L’occasion de s’étonner que les bus du centre ville soient tous japonais et ont l’air tout droit sortis d’un manga Olive et Tom :

Se balader dans le centre ville est très agréable : de belles églises blanches à (presque) tous les coins de rues, et autres curiosités :

Nous visitons ensuite la Casa de Libertad, un monument historique très important en Bolivie, puisque c’est ici qu’a été déclarée l’indépendance du pays en 1825, et que la Bolivie est née !

Le héros national, voire transnational, s’appelle Simon Bolivar, et a donné son nom à ce pays qui s’appelait autrefois Haut Pérou. Le « libertador » est une icône pour de nombreux pays d’Amérique Latine, car son nom est celui d’un Etat du Vénézuela et d’un Département de la Colombie.

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Aurore souffre toujours du mal d’altitude, mais cela passe après un déjeuner au Mercado Central. Quel bonheur de se balader dans ce marché, assez grand, et organisé par spécialité (viandes, légumes, fruits, bougies religieuses, gâteaux à la crème, etc). 

A l’étage, une vingtaine de « restaurants » proposent les mêmes plats typiques de la région (mais exécutés différemment selon la cuisinière – il n’y a que des cuisinières …). 

Il y a quelques touristes mais la majorité des clients semble être bolivienne.

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Je commande un Picante de Pollo (poulet sauce piquante) et Aurore un Asado en Olla (bœuf en sauce), qui arrivent à table presque aussitôt après avoir commandé. Une bière d’un litre pour accompagner le repas et nous nous en sortons pour 40 Bs (environ 6€).

Les prix sont différents pour les musées – et sans doute dans certains restaurants – en Bolivie pour les étrangers et les locaux, mais pas ici. Même si nous ne doutons pas que nous nous faisons avoir de quelques Bolivianos sur la bière …

Autour du marché, il y a quelques boutiques d’artisanat intéressantes notamment une boutique de chapeaux à l’angle des rues Calle Loa et Calle Capitan Agustin Ravelo : Sombrero Sucre.

Revenant vers l’hôtel, nous effectuons un arrêt chez Para Ti, chocolatier qui propose de déguster des chocolats chauds ou glacés dans son magasin. L’espresso chocolat est divin. Le chocolat glacé n’est pas en reste.

La visite d’un supermarché bolivien est ensuite l’occasion de belles surprises. C’est toujours une expérience sociologique de « visiter » un supermarché à l’étranger, et de voir les produits que les locaux consomment. 

J’ai ainsi le bonheur de découvrir la lessive « Bolivar », version Évolution (et non Révolution). J’apprécie l’humour du chef de produit. 

Apparemment, les Boliviens aiment bien avoir un petit cadeau avec leurs produits. Parfois, le cadeau a du sens : une cuillère avec un paquet de café. Parfois, c’est plus compliqué : une tasse avec des burgers surgelés ?

Après un passage à l’hôtel, nous dînons dans un restaurant conseillé par nos hôtes et par le guide du Routard : Nouvelle Cuisine.

Arrivés sur place, le décalage est saisissant avec la promesse du nom. Chaises en plastique, tables installées à la va vite dans l’arrière cour, tableaux bancals, la décoration ne fait pas rêver. Il s’agit d’un restaurant de grillades, accompagnées d’un buffet de légumes. Et c’est plutôt bon. Mention bien pour le steak au poivre !

Jour 13

Nous sommes dimanche. De nombreux lieux d’exposition et de commerce sont fermés. 

La journée s’annonce tranquille. Nous en profitons pour changer d’hôtel, et nous installer au Bed and Breakfast Casa Verde, juste à côté du Santa Cécilia. Très belle demeure en camaïeux de vert. Dans le patio, une piscine couverte qui abrite une eau peu chaleureuse, et quelques fauteuils pour prendre le soleil.

Au cours de notre balade dans Sucre, nous déjeunons à la Posada, très beau restaurant, et je déguste un Mondongo. Il s’agit d’un plat classique de bœuf à la sauce tomate avec du maïs. Très belle terrasse, mais aussi très bel intérieur :

Nous nous rendons ensuite au Parque Cretacio, à une petite dizaine de kilomètres du centre de Sucre, où des traces de dinosaure ont été retrouvées. Il s’agit d’un des plus gros sites archéologiques d’Amérique du Sud. Des dinosaures grandeur nature sont reproduits, c’est impressionnant et divertissant, mais l’exposition est assez pauvre. 

Sortis de l’exposition, nous errons une bonne demi-heure entre des camions à l’arrêt, sur une route poussiéreuse et sans grand intérêt à la recherche d’un taxi qui veut bien de nous. C’est finalement le bus numéro 4 qui nous ramène dans le centre. Le marché bloque le trafic, et cela nous laisse le temps de voir les étals. 

Le soir, nous dînons au Café Florin, restaurant tendance qui semble attirer quelques boliviens et de nombreux expatriés ou touristes, avec sa cuisine « fusion ». Le burger de lama et les lasagnes ne nous convainquent pas tout à fait. Aurore trouve toutefois les margaritas à son goût. 

Jour 14

Le lendemain, nous faisons du shopping autour du Mercado Central. Bonnets plus ou moins traditionnels, écharpes en alpaga, l’artisanat bolivien est plutôt riche et de bon goût.

Après avoir dégusté un « Chorizo » (deux saucisses de chorizo accompagnées de salade) et Aurore une « Sopa de Pollo » (un bouillon de poulet, avec des herbes et des frites baignant dans le bouillon) au Mercado Central, notre cantine préférée, nous allons chercher le dessert dans la région fruits du marché : Fruits de la passion et Cherimoya.

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Le Chérimolier appelé Cherimoya en Amérique du Sud, est un arbre donnant un fruit nommé la chérimole, dont le goût est semblable à celui de la pomme cannelle. C’est très sucré et un peu écœurant. 

Nous dégustons ces fruits à l’hôtel, autour de la piscine, au soleil, pour un après-midi reposant. 

Le soir, nous avons réservé un cours de cuisine, avec Moïse (dit « Moi »), qui nous accueille avec son chien Charly. Nous avons prévu de cuisiner un plat typique de la région : le picante de pollo. Sur la route, la nuit qui tombe offre de nouvelles couleurs aux rues de la ville.

Le cours est bien rodé, un ordinateur diffuse des clips de musique de la région (de la flûte de pan, du charango, on a même droit à l’original de la lambada, morceau né en Bolivie) 

Dans un panier, Moi a regroupé diverses variétés de pomme de terre, et nous en explique les spécificités une à une. La présentation dure une bonne demi-heure, ce qui correspond bien à la place prépondérante de ce féculent au sein de l’alimentation bolivienne, qui se retrouve à peu près dans tous les plats. 

La présentation des ingrédients effectués, nous commençons à travailler, et épluchons des poivrons séchés, coupons des oignons aussi finement que possible (« más, más Aurora »), touillons du riz pendant de longues minutes (le riz se fait d’abord rissoler à sec pendant une dizaine de minutes avant de se voir rempli d’eau).

Enfin, nous préparons la sauce piquante : à base de piments, d’herbes du pays, de tomates, le tout écrasé péniblement au moyen d’une énorme pierre, léguée de mère en fils / fille. Moi insiste sur cette méthode traditionnelle, censée apporter un goût particulier à la sauce. 

Moi nous explique également comment préparer un « Singani Chufly », un cocktail à base de Songani, de citrons verts et de Bitter Ale (Canada Dry). 

Nous dégustons le tout après 3 heures de préparation, dans la salle à manger. Un régal, qu’on ne saurait attribuer uniquement à nos talents, mais plutôt au temps passé, certes bien investi, dans les fourneaux.

La conversation avec Moi est également très intéressante, et si ce dernier nous a semblé bien fatigué au début du cours, il nous fait partager quelques bouts de vie avec ses photos, nous montre son potager à la campagne, et nous explique comment il en est arrivé à faire ces cours de cuisine. Une belle rencontre, et une expérience a recommander : https://labocadelsapo.com/

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Jour 15

Dernier jour à Sucre. Le Musée des Arts Indigènes ne se trouve qu’à quelques rues mais ça grimpe sévère :

Le musée est géré par une fondation qui a pour objectif de re-dynamiser l’art textile des peuples indigènes, afin qu’il ne disparaisse pas.

Les photos sont malheureusement interdites, mais l’exposition vaut vraiment le détour, et je n’ai pas résisté à la tentation d’aller dénicher quelques illustrations sur Google Images. A l’accueil, on nous remet un guide plastifié, comprenant un maximum d’informations sur les objets exposés (une mine d’or !)

On y apprend que dans ces communautés, le chaos est célébré, les musiques jouées sont différentes selon les mois, et la part d’obscurité en chacun de nous est invitée à être acceptée. On retrouve ces éléments de chaos, de monstres, et d’obscurité dans les « aqsu » fabriqués par les artisans (plutôt des femmes, mais les hommes créent également des œuvre mais dans un style assez différent). C’est du très bel artisanat, et le musée vend de magnifiques pièces, malheureusement assez chères (mais correspondant au travail fourni, je n’ose imaginer combien d’heures sont nécessaires pour un travail pareil). 

Fidèles à nos habitudes, nous allons déjeuner au Mercado Central, et terminons le repas chez Para Ti autour d’un bon chocolat glacé. 

Un petit tour ensuite au Café Métro (il y en a plusieurs dans Sucre). Le jus de citron y est excellent, mais l’endroit n’est pas très agréable et assez impersonnnel.

Dernière visite à Sucre : la Cathédrale de Sucre et son musée. Peu intéressés par les tableaux présentant des scènes religieuses ou autres objets liturgiques, certaines scènes de martyr restent assez impressionnantes, et la cathédrale est assez jolie, même si elle ne fourmille pas de détails.

Nous profitons des derniers instants à Sucre sur un banc sur la place principale et prenons un taxi qui nous emmène à l’aéroport.

Cette nuit, nous retournons à Buenos Aires !

L’attente a l’aéroport de Sucre est longue, car il y a peu de choses à y faire. A 22h, nous nous retrouvons à Santa Cruz (toujours en Bolivie), qui est notre escale avant de partir pour Buenos Aires a 2h du matin. La nuit sera courte. 

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Visiter Sucre en 4 jours

Où manger / prendre un verre à Sucre ?

Une décoration sommaire pour une cuisine efficace.

Des plats excellents (cela dépend de la cuisinère élue cela dit), des prix défiant toute concurrence.

Plats entre 5 et 20 Bs (entre 1 et 3€)

L’endroit est joli et tamisé, mais la nourriture est décevante, et les serveurs n’ont pas l’air ravis d’avoir des clients. Bien pour les soirées arrosées (happy hour à partir de 21h30).

Envie de tout goûter dans le magasin. Incontournable à Sucre, les chocolats chauds / espressos sont à tomber. 

Dispensable malgré la citronnade excellente.

Où dormir à Sucre ?

Superbe accueil, malgré notre arrivée tardive et non prévue à 22h. Le petit déjeuner est très sommaire, le « jus d’orange » imbuvable.

Nuit : 180 Bs (environ 25€)

Très bel endroit où se reposer. Le petit déjeuner est complet (fruit, jus de tombo, céréales, yaourt, et œufs).

Nuit avec petit déjeuner : 375 Bs. (environ 50€)

Que faire à Sucre ?

Très bel écrin pour ce musée célébrant l’indépendance de la Bolivie. 

On a adoré ce musée, très complet, avec une belle mise en scène. 

Très belle à l’extérieur, l’intérieur de la cathédrale se visite bien, mais le musée est un peu décevant.

Très bon moment, un bel échange, et un régal en cuisine.

Par personne : 195 Bs (environ 28€)

Vaste choix de sombreros à des prix bien plus abordables qu’en Europe à qualité équivalente.

145 Bs pour le mien.