Après une nuit à Manado, je retrouve Yenny (cf. Raja Ampat) pour une excursion à la journée du côté de Tomohon, à une trentaine de kilomètres de Manado. Située dans une région montagneuse, elle est connue pour son marché « extrême » et l’activité volcanique qui l’entoure.

Sur la route, nous croisons Jésus …

Construite en 2010 et haute de 30 mètres sans le piédestal, le Christ de Manado constitue la 4ème plus grande statue de Jésus au monde :

Après les « flying monks » birmans, flying Jesus

Presque arrivés à Tomohon, notre chauffeur percute un scooter en reculant. Sans gravité mais la femme qui s’est fait percuter a eu bien peur et s’énerve, d’autant qu’elle était avec son fils sur le scooter et que notre chauffeur n’assume pas vraiment ses responsabilités. Yenny intervient et calme avec brio la victime, tandis que notre chauffeur file s’enquérir du prix de la pièce endommagée au garage le plus proche afin de la dédommager justement.

En l’attendant, nous nous baladons dans le coin :

Un contretemps qui nous prend une petite heure tout de même … et qui aura quelque peu entamé ma confiance dans le chauffeur, aussi sympathique soit-il.

Nous nous arrêtons ensuite au « Extreme Market« . Particularité de la région, les gens mangent de tout : des rats, des chauve-souris, des pythons … mais aussi des chiens, des chats. Aussi avais-je été prévenu de prendre garde à ce qu’on a dans l’assiette à Manado et en Sulawesi du Nord en général (d’où ma surconsommation de poisson ces derniers jours).

Ci-dessous quelques photos, mais attention aux yeux si vous décidez de cliquer dessus :

 

 

Cela nous semble barbare, mais les gens consomment bien du chien et du chat, pour de grandes occasions le plus souvent certes, mais les animaux carbonisés sont exposés, et des chiens vivants attendent leur tour. Une vision d’horreur mêlée aux odeurs peu ragoûtantes qui l’accompagnent nous font déguerpir assez rapidement de cet endroit.

J’ai toutefois préféré voir plutôt que de fermer les yeux sur ces coutumes qui ne sont pas les nôtres. Après tout, nous mangeons bien d’autres animaux (y compris des chevaux), et le fait de voir les animaux morts autrement que sous forme de gigot chez le boucher ou de barquette en supermarché ne ferait-il pas aussi prendre plus conscience de l’acte de manger de la viande ?

Nous filons ensuite à la pagode chinoise Ekayana, un endroit de recueillement pour les bouddhistes de l’île de Sulawesi. Nous la visitons sous la pluie, mais les couleurs chatoyantes et les statues dorées compensent le gris du ciel :

Mode d’emploi : se mettre en face de la borne correspondant à ce qu’on souhaite (wealth, happiness, etc.), et tenter d’atteindre le trou de la pièce centrale tournante dans la « piscine »

Pause déjeuner ensuite dans un warung, puis arrêt suivant au lac Linaw, qui a la particularité d’avoir une grande quantité de soufre en son sein, et qui a donc une couleur assez peu commune et changeante selon le point de vue. Evidemment, la baignade est déconseillée :

 


Dernier arrêt de la journée au Bukit Kasih, une colline de soufre laissée intacte. Bukit Kasih signifie « colline de l’amour » (traduction littérale non officielle).

 

 

J’ai fait beaucoup de progrès en poses de photo grâce à Yenny

… n’est-ce pas ?

 

La colline abrite 5 maisons de culte représentant chacune une religion : mosquée, église catholique, église protestante, monastère bouddhiste et temple hindou. Ces 5 religions se retrouvent sur le monument de la tolérance en amont du « mont amour » : une colonne pentagonale, dont chaque face est marquée d’une phrases issue des écrits de référence de chaque religion.

A ce titre, le lieu est donc un symbole fort de paix, et un rappel à l’harmonie en dépit des différentes croyances religieuses.

L’ascension permet également d’apercevoir une tête creusée dans la roche, censée représenter un des ancêtres des minahasa, peuple qui habite la région :

 

Le soleil commence à se coucher, et nous ne parviendrons pas à temps au lac Tondano, qui offrait pourtant un beau panorama en théorie. Nous rentrons donc à Manado, contents de notre périple.