Me voilà donc à Kyoto, capitale de cœur du Japon. A la différence d’Osaka, réputée pour ses restaurants et sa vie nocturne trépidante, Kyoto est le pendant plus traditionnel et majestueux (et calme la nuit)

La contrepartie, c’est que pour éviter la foule de touristes à Kyoto, quel que soit l’endroit, il faut se lever très tôt.

Fatigue + saké la veille = grasse matinée malheureusement.

Je me dis que je vais profiter de cet état de mollusque pour envoyer mon premier colis en France (avec quelques souvenirs achetés en Birmanie). Sans aucun doute plus simple que d’envoyer de Birmanie, mais cela reste une petite galère tout de même …

Ils ne parlent pas vraiment anglais à la Poste, et je passe bien une heure à remplir le formulaire correctement. Quant au coût … 60€ pour 3 kgs. Il va falloir que j’apprenne à acheter malin. (Peut-être éviter le panneau publicitaire birman d’un kilo acheté 15€, que j’ai de surcroît réussi à plier dans mon sac)

De retour à l’hostel, je fais la rencontre de Milla et de Nitin, une finlandaise et un américain, avec qui j’irai visiter Fushimi Inari Shrine dans l’après-midi. Les fameuses portes rouges que l’on voit sur tous les profils de touristes Tinder (ah non Facebook pardon).

Après un trajet à pied qui fait l’objet de la découverte fashion des Kyotoïtes (je pars du principe que cela fonctionne comme pour Tokyo) :

Sont y pas mignons les japonais assortis ? (si toutefois ils sont japonais, car de nombreux étrangers louent des kimonos pour la journée pour les photos)

Nous voici parvenus dans un des endroits les plus prisés du Japon : Fushimi Inari-Taisha, sanctuaire shinto dédié aux divinités de l’agriculture, et en particulier au kami Inari. La plupart de ces torii sont des dons faits par des particuliers ou des entreprises. J’ai encore une fois presque honte de paraphraser Wikipedia, mais pour vous éviter un clic superflu, retenez simplement que le kami Inari est le protecteur des céréales, et du riz en premier lieu, et donc historiquement associé à la richesse, d’où les dons et la quantité de portes :

Mais poussez-vous les touristes !

What does the fox say ?



A raison, car l’endroit, bien que pullulant de touristes, s’avère assez magique. Visite à 16h, bon courage pour réaliser une photo sans personne dessus. En s’éloignant quelque peu, nous y parvenons tout de même, et sur les conseils de Raphaël rencontré la veille, j’emmène mes petits amis sur un sentier isolé, semé de panneaux « attention aux sangliers », mais qui est censé déboucher sur une forêt de bambous. Après l’épisode du cobra, je me dis que c’est une excellente occasion de tester mon karma. Vous me voyez venir ?

Mais non, tout se passe sans accroc, même si mes camarades ne m’accordent pas leur entière confiance (je ne me l’accorderais pas non plus).

Nous demandons notre chemin à un japonais, qui n’a même pas honte de dire qu’il ne sait pas, où va le Japon ? Enfin si, il a honte manifestement, mais au moins il ne nous dit pas que « c’est compliqué » (dire non au Japon, c’est difficile).

Après avoir traversé une forêt de cèdre, 22 voilà les bambous. Assez incroyable de lever la tête vers la canopée et voir les bambous plier sous le souffle du vent :


Je comprends mieux l’expression : « dur comme du bambou »

Je ferme les yeux et je suis dans le film « Le Secret des Poignards Volants »

Dîner ensuite dans le quartier de Gion dans un petit restaurant. Nous espérons croiser des geishas (le quartier est réputé pour cela) (non, les geishas ne sont pas des prostituées) mais la chance ne nous sourit pas. Je tente la carte « karaoké » auprès de mes nouveaux potes. Milla est enchantée, Nitin un peu moins. Nous filons donc au Barcode, free karaoke mais consommations payantes bien évidemment !

Après des débuts un peu timides, Milla se métamorphose peu à peu en diva du Cinquième Élément, le costume en moins (enfin, un costume de soirée différent …). Les japonais sont fans ! Et nous aussi !

Ils ont trouvé le remède contre la calvitie au Japon

Quelques secondes avant le désastre ?

Milla « Plavalaguna » après quelques Long Islands​ (Thanks Milla for your kind authorization)

Retour en taxi à l’hostel. Les rues sont magnifiques. Gants blancs et portes qui s’ouvrent sur commande, les taxis japonais c’est la classe.

Je n’ai pas parlé de ce qu’on a bu hier, mais la soirée étant un peu arrosée (pas tant que ça, enfin pas pour tout le monde), deuxième lever tardif pour ma part.

L’hostel se trouve non loin du temple Toji, accessible à pied. Temples et cerisiers, le duo gagnant !


Une femme me sert un thé a priori à base de Sakura. Ou plutôt un bouillon semble t-il avec des feuilles d’or (golden leaf) a l’intérieur. Très bon pour se réchauffer !

Balade dans le centre ville de Kyoto à la recherche d’une carte SIM ensuite (le plan galère), puis après un repos bien « mérité » a l’hostel, je décide de me balader dans Gion à nouveau avant de visiter le Kodai-ji en nocturne.

Le hasard me conduit une première fois sur le chemin des philosophes dont je tombe raide dingue avec ses cerisiers en bord de rivière sur 2kms. (Je n’apprendrai que la semaine suivante qu’il s’agit de ce chemin …)

Au deuxième hasard de ma route, je croise le chemin de la pagode Yasaka-no-to, magnifiquement drapée de brume et entourée de rues pavées brillantes dans la nuit. Merci la pluie.

Le moment où je suis tombé amoureux … de Kyoto.

Le temps de craquer ensuite pour un parapluie. Malheureusement, pas celui en bas sur la photo. Trop volumineux. Mais celui un peu girly en haut à droite.


Il est déjà 21h lorsque j’entame la visite du Kodai-ji :

Un spectacle son et lumière qui dure 5 minutes a lieu dans le jardin zen du temple. La visite est sympa, mais j’ai encore ma « petite » pagode en tête. Traversée d’une forêt de bambous éclairée, le lieu est tout de même assez magique.


Mais les standards à Kyoto sont élevés, alors je redescends légèrement déçu (vous pouvez me jeter des tomates).

Mon estomac crie famine à cet instant précis, et je passe devant un stand de nourriture indienne qui me fait de l’œil. Je repars avec un poulet massala et un chai tea.

Malheureusement pour moi, mes narines me conduisent devant un stand intriguant. Et je ne peux me résoudre à ne pas goûter … oui, je me retrouve avec deux plats à déguster pour dîner. Le plat japonais est exquis. J’ai pourtant demandé au cuistot le nom du plat, mais impossible de le retrouver sur internet.

Je ne sais pas ce que je mange, mais c’est bon (et ça arrive souvent ici)

Balade digestive dans Gion, heureux d’être là, musique à fond dans les oreilles, petite clope birmane à la fraise dans la bouche (mais sans coup dans le nez).


Et bim, je me prends mon premier coup de pression japonais, ça fait bizarre.

Un homme assez costaud me tape sur l’épaule et me dit d’une voix déterminée « NO SMOKE ». Le mec a plutôt I’air sûr de lui, mais je le fais répéter … NO SMOKE. J’éteins ma clope pour éviter de me faire taper, et je vois le panneau « interdit de fumer » 5 secondes après. Ça m’apprendra à me prendre pour un fumeur …

La soirée s’achève sur cette rencontre somme toute assez banale … et sur une dernière cigarette parfumée. Non mais.