Arrivée à Yangon vers 7h du mat à la station de bus. Les chauffeurs de taxi se ruent sur nous.
« L’élu » nous mènera alors au Traveller’s House, où nous avons prévu de passer deux jours.

La première impression n’est pas géniale, loin de là. Il fait très sombre, et les espaces communs n’en sont pas vraiment. Enfin, si, le dortoir en lui même est un espace commun, et les lits sont aménagés en « capsule-hôtel » en quelque sorte :


Bref, je ne suis pas vraiment enchanté. Mais l’équipe est vraiment sympa, et j’ai vite oublié mes préjugés.

Sortie – en longyi – dans la ville. Un des réceptionnistes de l’auberge de jeunesse me montre comment mettre un longyi correctement (apparemment je le nouais comme une femme). Je ne sais qui de nous deux est le plus mal à l’aise (d’autant que je sens son noeud – pas de mauvais jeux de mots – derrière moi) …

(oui, j’ai pris cher à la plage)

La première mission est de s’acheter une crème solaire. Et attention aux propriétés des crèmes, la plupart sont « blanchissantes », si si. La notion de bronzage n’a pas la même valeur « cool » ici qu’en Europe …

Lire : whitening body lotion (lotion blanchissante pour le corps)

Passage rapide dans une salle d’arcade, une sorte de préparation mentale à ce que je trouverai au Japon. 3/4 parties, et je suis déjà un peu saoulé par le bruit omniprésent. Mais c’était fun.

Prochain arrêt : un centre commercial (youhou !) :

Le centre commercial ressemble comme deux gouttes d’eau aux centres commerciaux dont nous avons l’habitude en Europe. À une exception près : de la musique live en permanence ! Il s’agit peut être d’une animation temporaire, mais pour y être allé 3 fois en deux jours, j’ai pu voir divers styles … apparemment pour le compte d’une marque de bijoux !

Apres un burger (plus ou moins) bien mérité, nous nous dirigeons ensuite vers le Bogyoke market (ancien et nouveau), qui abrite d’innombrables boutiques. On y trouve notamment : des bijoux (jade, ambre), des produits laqués (meubles, boîtes), des vêtements et des objets en bois …

Ma quête du jour : des cigarettes birmanes parfumées ! Je finis par en trouver pour 200 kyats le paquet de 5 (un peu moins de 20 cts), à la fraise et au « liquorice ». J’étais persuadé que cela signifiat clou de girofle mais en checkant à l’instant sur Internet, il s’agirait en fait de réglisse … autant vous dire qu’on est tout de même bien loin de celles à la menthe que j’adorais, mais ce n’est pas désagréable.

Nous avons prévu dans deux heures avec Vincent de retrouver Esmee et Lisa, qui sont à Yangon depuis une journée, à la pagode Shwedagon.

(quelque part à Yangon – il fait 38°, trop chaud pour se souvenir)

Le soleil tape fort, et nous empruntons des chemins différents avec Vincent. Je tente l’expérience du bus, et malgré le fait que je parle à 10 personnes différentes dans le bus, en montrant ma destination, cela s’avère un échec !

Pensant monter dans le bus qui me mène à la pagode, le chauffeur me dit de descendre au bout de 5 minutes. En effet, Maps.me (application indispensable à l’etranger) confirme, il faut que je descende et que je marche encore 15 bonnes minutes …

Bref, je me sens con et vaincu par le langage (« mais si, on parvient toujours à se faire comprendre avec les mains … » « que dalle ! »)

Et pour ne rien gâcher, je n’arrête pas de perdre mon longyi, ce qui suscite le sourire de certains locaux dans la rue en me voyant m’accrocher bec et ongles à mon noeud. L’un d’entre eux m’aide gentiment (le ridicule ne tue définitivement pas, j’en suis une preuve vivante).

Apres ces péripéties, retrouvailles avec mes néerlandaises préférées, et commence alors la visite de la pagode la plus célèbre de Birmanie, la pagode Shwedagon donc :


Moment suspendu encore une fois, le lieu respire la joie et le bien-être. Les pagodes sont vraiment des lieux de vie pour les birmans, qui viennent se recueillir et passer du temps en famille.

La pagode est magnifique, et les occasions de s’élever spirituellement, ne serait ce que 5 minutes, sont légion. Chacun d’entre nous va verser de l’eau sur le bouddha correspondant au jour de sa naissance (pour moi, c’était un samedi), ce qui est censé porter chance. Je ne suis pas croyant, mais ces moments ont quelque chose d’inexplicablement sacré pour moi.

(mon animal est un serpent, la classe quoi)

L’animal d’Esmee : un cochon (j’ai vérifié !), un peu moins la classe …

Nous tentons la méditation, en face d’un moine et d’une relique de Buddha (une dent !).


Puis jouons ensuite avec des enfants, toujours intrigués par notre présence.



​​Les filles ont beaucoup de succès, et sont très demandées pour les traditionnels selfies. Esmee tente de clore ses séances photos par un « Have a nice day » fort bienveillant mais qui n’a pas toujours l’effet escompté de prise de congé.

Apres ces émotions, direction Downtown, où nous commandons nos premiers mojitos du séjour. À 1€ le mojito, on les enchaîne (raisonnablement) … Dîner sur place, puis passage express à l’hostel pour se changer avant d’aller en boîte.

(Vengeance n°2)

Enfin, en boîte … c’est ce qu’on croyait. Mais l’accueil par une vingtaine de jeunes filles très très intéressées par notre présence, nous laisse circonspects. Alors oui, après vérification dans le guide, les boîtes en Birmanie font souvent l’objet de prostitution … mais est ce le cas ici, difficile à dire ? (Enfin, ne soyons pas trop naïfs …)

Nous nous retrouvons à 2 garçons et 5 filles (une fille rencontrée initialement à Inle Lake et croisée plus tôt dans la journée nous rejoint avec 2 copines qui hallucinent un peu en arrivent). Aussi nous laisse t-on particulièrement tranquilles.

Le spectacle est assez étrange. Rien d’obscène physiquement, juste des filles (et quelques lady boys) qui défilent en se changeant régulièrement, et qui n’ont pas l’air très heureuses d’être là. Nous avons finalement le « droit » de danser sur la piste pendant une demi-heure. Un groupe de coréens semble être la pour les mêmes raisons que nous : se remuer les fesses (verticalement).

À l’issue d’une deuxième session danse, certaines des jeunes filles se joignent à nous, et nous apercevons les premiers sourires sincères de la soirée sur leurs visages. Les lumières se rallument vers minuit, et on nous fait comprendre qu’il faudrait partir maintenant. Oui, à Yangon, on s’encanaille, mais pas trop tard.

Retour au bercail pour une bonne nuit de sommeil … la journée du lendemain s’annonce bien larvesque.

Motivé par la perspective d’ingurgiter un nouveau burger, Vincent accepte de se rendre dans le centre commercial de la veille, ce qui me permet de faire un peu de shopping au Bogyoke market encore une fois, qui se situe juste à côté.

Petite pause déj dans la rue

Le goût birman est assez sûr et je craque pour un coffre laqué que je ne ramènerai malheureusement pas (prix de l’objet : environ 300€, frais de port : 300-400€, « sans compter les frais de douane » me rappelle mon avocate néerlandaise !)

(J’offre mon adresse postale et un stylo « Shopbot » à qui veut bien m’envoyer ce coffre)

Peut-être au retour si je fais un mini crochet par Yangon, me dis-je …

La boutique Yangoods édite également de très beaux souvenirs du Myanmar. Je finis par craquer pour une affiche birmane en metal vantant les mérites du Cheroot birman (les cigares), ainsi que deux magnifiques boîtes laquées.

La suite se déroule … dans le cinéma le plus froid du monde (la clim est à fond …). Intéressant de voir tout le monde se lever en début de séance devant la projection du drapeau national :

On se lève tous pour … la Belle et la Bête !

Soulagement de voir que le film est en anglais.

Nous nous rendons ensuite sur la 19th street, fameuse pour ses barbecues. Quelques brochettes plus tard, nous faisons la rencontre de deux Françaises, qui nous accompagneront pour le reste de la soirée au 7th joint (un des rares bars ouverts « tard »), puis au Club Pioneer, sous l’impulsion d’un grec et d’un birman apparemment plein aux as. Trajet épique à 8 dans un taxi (bande son : Eminem – Lose yourself)

« You better lose yourself, in the music, the moment, you own it »

Le club est déjà un peu plus normal que la veille, mais, comme très souvent en Birmanie, les clients sont souvent en sous-nombre par rapport aux employés d’un lieu (oui il y a bien un homme dans les toilettes dont le travail est de me tendre du savon et du papier pour me laver les mains et qui me réclame des soussous)

Après quelques heures de sommeil (sans aucun doute réparateur …), je dis au revoir à Vincent, qui part terminer ses vacances au Sri Lanka, et je retrouve les filles pour un ultime massage birman le lendemain matin.

J’ai beau en avoir fait quelques uns en Asie désormais, j’arrive toujours à me faire surprendre : « non il faut tout enlever Monsieur ». Ah ? OK (à cet instant les filles se disent que je les ai menées dans un sacré traquenard). Mais il n’en est rien, je fais confiance aux reviews Trip Advisor et me dis que je le saurais s’il s’agissait d’un lupanar …

Déjeuner dans le centre, après une marche bien harassante en plein cagnard, et il est temps pour moi de dire « au revoir » aux filles, qui restent en Birmanie, la mort dans l’âme.

Moi qui craignais de ne pas partager vraiment avec des gens proches ce que je vivais en partant voyager tout seul, force est de constater que ces 3 semaines en Thaïlande / Birmanie m’ont prouvé le contraire.

Excité par la prochaine étape toutefois, je me rends à l’aéroport de Yangon, pour voler vers le Japon ! Direction Osaka.